De nos frères blessés, par Joseph Andras

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Petit bijou littéraire dont la prétention est d’exhumer la mémoire de Fernand Iveton, qui se disait militant communiste et partisan de l’indépendance de l’Algérie et qui fut guillotiné en 1957.

L’ouvrage est une fiction inspirée d’un fait réel, au cours de la guerre de libération nationale algérienne, qu’on n’appelait pas ainsi, alors. On disait pudiquement les ”Évènements” pour qualifier la révolte des nationalistes du FLN, la répression gouvernementale et les provocations des factieux affiliés ou non à l’OAS.

L’action est centrée sur Fernand Iveton, membre du Parti Communiste algérien, qui fait partie d’un ”Réseau bombes”, à l’image de celui qui a provoqué en septembre 1956 les attentats du Milk Bar et de la Cafétéria. Mais lui ne veut tuer personne. En novembre 1956, il pose sa bombe dans un local désaffecté de l’usine dans laquelle il travaille. Elle n’explosera même pas, désamorcée par des soldats de l’armée française qui l’arrêtent, probablement sur dénonciation d’un contremaître. Il est torturé, puis emprisonné et condamné à mort. Ses avocats l’assistent, l’engagent à demander une grâce auprès de Guy Mollet et René Coty. Fortement soutenu par sa femme Hélène, il attend la réponse des autorités françaises avec un optimisme que le doute de ses avocats n’entame pas. iI ne l’obtiendra pas et sera guillotiné le onze février mille neuf cent cinquante sept.

Ce qui fait la force du livre, c’est la tension que parvient à créer l’auteur, même en alternant les scènes de prison, de torture, d’attente des décisions locales et nationales, avec les retours en arrière, l’idylle entre Fernand et Hélène en France, dans la Marne, la rencontre, délicate, avec les parents de sa belle, la décision dans l’enthousiasme de partir en Algérie et de s’y marier. La succession de scènes violentes et d’épisodes romantiques crée une atmosphère mélo-dramatique qui accroche le lecteur.

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